Je vois l'exercice du super-héros, tel que réalisé par ceux qui le font bien (Burbaker, Lark, Straczynski, Epting, Morrisson, Quietly, etc.) comme un défi OuBaPien de haute voltige : « OK les gars, vous me faites une grande saga épique sur des centaines de pages, sans fin, avec des personnages héroïques masqués, en collants mauves, verts ou aux couleurs du drapeau américain, créés dans les délirantes années quarante ou soixante. Les méchants doivent être méchants et les gentils doivent être gentils (les nuances sont permises, mais limitées). Vous m'incluez à chaque chapitre au moins une scène kinky, voire sadomasochiste, mais sans nudité. Le scénario doit être intelligent et complexe, et les dessins doivent véhiculer de l'ambiance tout en demeurant réalistes. Le tout sera sensible, bien écrit, original, parfois émouvant ou caustique et surtout, vous me faites ça au premier degré. Attention de maintenir un équilibre mouvant entre respect de la tradition et audace de la réinterprétation, vous devrez donc faire constamment évoluer l'histoire par des changements ponctuels plus ou moins radicaux tout ne évitant de trop brusquer les ruminants zombifiés qui passent leurs journées à chiâler sur les forums. C'est là votre terrain de jeu, maintenant soyez géniaux. » J'imagine la face d'un Killoffer ou d'un Gerner devant cette contrainte. À côté de ça, vous conviendrez que le palindrôme, c'est d'la p'tite bière...
Ce dessin sera probablement aussi à vendre lors de l'encan de l'Imaginaire (voir entreée d'hier si vous ne comprenez pas cette phrase).
Je commence à écrire des petits billets doux (j'oserais jamais appeller ça de la critique) sur des livres que j'ai aimé pour le site de Gallimard Montréal. Le premier : Le rouge vous va si bien, de Lucie Durbiano (Bayou/Gallimard).
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