Thursday, December 28, 2006

du palmarès !

Comme tout bon nerd irrécupérable, je pense qu'il est important dans la vie de toujours faire des top 5, et JE ME CROIS !!! Misère... c'est-y pas malheureux... En fin d'année comme ça, c'est assez difficile de s'empêcher de faire des bilans. Alors voici mes top 5 de l'année... yé !

POP

1. Guillemots - Through the Windowpane
- OK, cette bande peut prétendre faire partie de la même catégorie qu'XTC, Prefab Sprout, ou même potentiellement Jimmy Webb, en plus artsy. Ils ont une approche très créative, heart on its sleeve et accueillante (voire, quasi familiale) du POP. C'est le genre de disque que j'ai longtemps attendu.
2. Rocky Votolato - Makers
3. The Pernice Brothers -
Live a Little
- Joe pernice est quelqu'un en qui on peut avoir confiance. Il continue de s'améliorer, comme si c'était encore possible. Il a perfectionné avec ce nouvel opus son art du refrain.
4. The Forecast - In the Shadow of Two Gunmen
5.
Editors - The Back Room

Mentions spéciales :


+ Hold on Hold on, de Neko Case - qui est la chanson de l'année (tirée de Fox Confessor Brings the Flood).
+ Standing Waltz & Under Electric Light - dont j'ai parlé lors d'un message précédent.
+ The Roots - Game Theory - Je ne m'y connais pas assez en hip hop pour me prononcer sérieusement, mais sibolle que je l'ai écouté, ce disque, là. Viarge !
+ The Most Serene Republic - Phages - Un mini-album qui n'a pas été publié de façon officielle, il faut le télécharger sur iTunes ou l'acheter au concert. Trop fort !
+ Billy Bragg, concert au Club Soda le 22 septembre 2006. Certains peuvent trouver que sa musique est trop naïve (la bonne naïveté est une de mes valeurs fondamentales), qu'elle manque de subtilité, mais je pense que c'est absolument essentiel d'être aussi direct de nos jours. Et ça prend des couilles gigantesques. Pour le deuxième rappel, il nous a fait un cadeau incroyable, il a joué son premier album (Life's a Riot With Spy vs. Spy) au complet ! À la fin, il avait la voix en mille morceaux. Ce concert a été un des moments les plus inspirants de 2006.

CINÉMA

Je n'ai vraiment pas eu beaucoup de temps pour regarder des films cette année. Ma copine et moi, on a dû passer des mois sans mettre les pieds au cinéma, et à chaque fois qu'on essayait de mettre un DVD dans le lecteur, on s'endormait cinq minutes après le début du film. Dans les derniers jours, avec la "permission morale" des fêtes, on a recommencé à écouter des films, mais aucun d'eux n'a été fait après 1967 (Rebecca, Lifeboat, It's a Wonderful Life, A Fine madness, du bon stock, quoi !). Mais du peu que j'ai vu cette année, j'ai aimé :

1. A Prairie Home Companion, de Robert Altman
- Oui, la mort d'Altman y est pour quelque chose. C'est vraiment étrange que cet ultime film, fantômatique et bourré de vie, jongle justement avec les thèmes de la vieillesse, de l'obsolescence et de la mort. Le superbe chant du cygne d'un réalisateur qui sait c'est quoi, le cinéma.
2. La science des rêves, de Michel Gondry
3. Little Miss Sunshine, de Jonathan Dayton et Valerie Faris
4. Scoop, de Woody Allen - N'importe quand...
5. Le petit lieutenant, de Xavier Beauvois

Mentions spéciales :

+ Rocky Balboa, de Sylvester Stallone - Au terme de mon marathon automnal, après les lancements, Expozine, le Salon du livre, le RVIBD de Gatineau, et après avoir publié 14 livres en deux mois (!), j'étais complètement lessivé. J'avais besoin de regarder un film simple (ceux qui ont lu mes livres savent que je n'ai rien contre la simpicité, au contraire... si ça se trouve, je vénère la simplicité), qui remonte le moral et dont les enjeux sont essentiellement physiques (j'ai passé l'année assis à mon ordinateur). Quoi de mieux que Rocky ? J'ai tellement aimé ça que j'ai regardé les 4 sequels dans la foulée. En gros, c'était moins ridicule que dans mon souvenir, notamment parce que c'était la première fois que je les voyais en version originale anglaise (les vraies voix de Burgess Meredith et de Tony Burton, ça fait TOUTE une différence --ailloille !--). J'ai trouvé ça amusant que le premier aie une telle grâce, alors que le deuxième s'adressait au quotient intellectuel d'un chimpanzé moyen, le troisième à celui d'un mulot, le quatrième à celui d'un géranium (quoique si on le prend comme une comédie, c'est un chef-d'oeuvre), le cinquième à celui d'un sac de chips vide oublié dans une flaque d'eau vaseuse. Little did I know that a sixth installment in the series was just about to be released ! Déjà, le film ne s'appelle pas Rocky VI, mais Rocky Balboa. Je pense que ce titre est une invitation à bien vouloir accepter d'ignorer ces... erreurs de parcours (je suis gentil). Cette supposition est confirmée en voyant le film. Si les flashbacks extraits du film original abondent (un peu trop, quand même, surtout au début), il n'y en a presque pas des quatre déclinaisons honteuses. Stallone accomplit avec honnêteté et une humilité relative ce qu'il a somptueusement raté dans Rocky V : rendre hommage au film du jeune homme ambitieux et sincère qu'il a été en 1975. La série a toujours suivi la carrière de Stallone (c'est assez unique dans l'histoire du cinéma, Rocky : autobiographie à long terme ?). Dans le premier, l'ennemi était la pauverté et ce qu'on pourraît appeller la nowheritude, l'anonymat, l'abandon de ses rêves, le non-accomplissement et l'échec. Il ne s'agissait alors que de saisir une chance unique de pouvoir réaliser son potentiel, aller jusqu'au boût et rester debout malgré tout (le rêve américain, en somme). Dans le second, l'ennemi était le côté obscur du rêve américain : l'ambition laide qui place les êtres en pyramide avec un seul et unique plus fort au sommet, et toute la tricherie odieuse et le racolage dont l'individu-carnassier doit user pour y parvenir (les enfants qui le suivent dans la rue jusque sur les marches du palais de justice... argh !), dans les troisième et quatrièmes, Stallone se mesurait à son embourgeoisement et à l'égotisme démesuré dû à sa popularité disproportionnée (la monstrueuse baloune de délire qu'est le statut de star). Le cinquième était prématuré, puisque l'ennemi était déjà le temps qui passe et la vieillesse. Stallone voulait revisiter son mythe avec la sagesse du vieux routier, mais il est encore saoûl de succès. En 1990, il fait constamment le tour du monde, à ouvrir des Planet Hollywood, personne n'a eu le temps de l'oublier, et son film sonne faux. Avec Rocky Balboa, Stallone est bien mûr pour ce regard attendri sur son glorieux passé. Il reconnaît avec plus de justesse que l'ardente fougue qui alimenta le premier film a plus de valeur que les années de limousines, de figurines en plastique et de projecteurs qui ont suivi. J'ai aussi apprécié l'absence de la fatiquante Adrian. Le nouvel intérêt romantique de Rocky, Marie, n'est pas une chipie toujours en train d'essayer de lui clouer les pieds au sol. Non, celle-là, elle lui dit : "Come on, vas-y, je crois en toi." Une attitude finalement plus amoureuse et constructive que celle de la castrante Adrian. Le but de Marie n'est pas de garder son mari intact à la maison, elle préfère, en priorité, que son mari trouve sa place, qu'il s'accomplisse avant de mourir. Le réalisateur-scénariste aurait-il aujourd'hui des vues moins misogynes qu'avant ? Finalement, Rocky Balboa (2006) renoue avec un des aspects les plus chouettes de Rocky (1976) : Il rend hommage à Philadelphie, et tente de restituer l'esprit de la ville, notamment, avec le retour du SOUL de Philadelphie qui agrémentait musicalement le premier. Il montre le lien entre la "légende" Rockyesque et les habitants de Philly dans un montage de générique final un peu corny (je n'ai jamais compris l'identification géographique des gens avec leurs champions sprotifs --fictifs ou réels--) mais quand même touchant (comme les deux films, d'ailleurs).
+ Fauteuils d'orchestre, de Danièle Thompson - On voit que j'ai eu besoin de feelgood movies, cette année. La critique française a blasté ce film, mais je l'ai trouvé ravigotant, moi.
+ Congorama, de Philippe Falardeau
+ Justice League, season 2, de Bruce Timm et compagnie - Entre autres pour la musique... la musique... et pour le reste. Formidable. Je devais avoir les yeux ronds comme des billes en regardant les derniers épisodes.
+ Battlestar Galactica, de Ronald D. Moore - Personne ne pouvait s'attendre à ce que cette zombification revampée de knock off de Star Wars des 1978 soit aussi brillant.
+ Hollywoodland, d'Alez Coulter et The Black Daliah, de Brian DePalma - Je ne crierai pas au génie, mais c'est toujours agréable de regarder des polars glauques et retro de même. Dans la même veine, l'an passé, il y a eu aussi Where the truth lies, d'Atom Egoyan. J'ai décidément un faible pour le style de ces films.
+ Casino Royale, de Martin Campbell - Ça y est presque !!! Il n'y a pas eu de James Bond aussi réussi depuis On Her Majesty's Secret Service (de très loin mon préféré). Ça fait du bien de retrouver ce personnage utilisé avec un minimum de sérieux. On s'ennuie encore de Maurice Binder, Ken Adam et John Barry (qui ont transformé les films plutôt ordinaires de cette franchise en classiques incontrournables), mais la nouvelle équipe se défend très bien. Particulièrement David Arnold, qui se débrouille de mieux en mieux en modernisant élégamment les motifs classiques de Barry. Et le vétéran Peter Lamont est encopre de la partie. Si ce n'était de la trop longue chire dans le romantisme boursoufflé maladroitement mis-en-scène (les gars, concentrez-vous sur l'action, vous êtes très forts là-dedans, mais laissez le romantismes aux spécialistes), ce serait le meilleur ! Et ceux qui chignent parce que Daniel Craig "a un corps, mais pas d'âme"... voyons donc ! James Bond, c'est pas une personne, mais un logo. Comme Tintin ou Charlie Brown, on est censés se projeter dans le personnage pour que ça fonctionne. C'est pour ça qu'on ne connaît rien de son passé, etc. Bond n'est pas un personnage, c'est un véhicule à spectateur. Point. En ce sens, Craig est parfait.

BANDE DESSINÉE


C'est pas évident, je ne lis plus assez de bande dessinée (plus le temps) pour prétendre avoir la moindre crédibilité sur le sujet. Et je suis trop proche de certains livres récents (Le point B, Traité de balistique) pour avoir un jugement aéré. C'est certain que si je ne dirigeais pas mécanique générale, Minerve serait mon livre de l'année (nettement meilleur que La volupté, qui joue un peu dans les mêmes plates-bandes), et j'ai lu Les petits ruisseaux, qui semble générer un enthousiasme consensuel universel, mais bien que je n'ai pas détesté, ce n'est certainement pas meilleur que Dans mes rellignes. En plus, je suis très en retard dans mes lectures. Et la plupart des meilleurs livres de la bande dessinée européenne ne se rendent plus jusqu'ici pour cause de période de transition interminable dans la distribution. Pour cette raison, je n'ai pas encore lu le Sébastien Lumineau, le nouveau Rupert-Mulot, etc. C'est déprimant et ça va coûter cher de rattrappage à Angoulême. Un effet pervers de cette absence de plusieurs éditeurs importants (L'association, Cornelius, Les requins marteaux), c'est que les lecteurs d'ici semblent penser que le Futuropolis zombifié et la collection Écritures de casterman, c'est le boutte de la marde, le nec plus ultra du prestige. Ça me rend malade.

1. La muse récursive t.1, par David Turgeon
2.
Orage et désespoir, par Lucie Durbiano
3. Marvel Super-heroes :
Civil War, (le cross-over incluant Civil War, Front line, Fantastic Four, New Avengers, Spider-Man, Captain America, etc.) par Millar, Bendis, Brubaker, Straczynski, Jenkins, etc.
- En attendant que les livres des petits éditeurs recommencent à traverser l'Atlantique, j'ai redécouvert avec beaucoup de bonheur la bande dessinée mainstream américaine dont je m'étais écarté pendant une bonne douzaine d'années. J'ai retrouvé les moments de trépidation liés au feuilleton, à la visite hebdomadaire au comic shop pour aller chercher le nouveau chapitre de l'histoire en cours et la délicieuse torture des cliffhangers. Et c'est bigrement bien écrit, franchement (si bien qu'on arrive à apprécier le dessin)... L'objet comic book broché de 22 pages m'énerve toujours quand il s'agit de le ranger (quess-tu veux faire avec ça ?!), mais le plaisir de lecture est là, si on arrive à ignorer les INTERRUPTIONS PUBLICITAIRES (pitié, bordel...) !!! Dans plusieurs séries américaines actuelles (The Authority, Justice League Unlimited (anim.), Civil War), le vilain est le gouvermenet américain. Chose qui était aussi courante dans les années Nixon (Captain America). Plus qu'un cliché facile, c'est intéressant de voir que les pics de ces thèmes de méfiance envers le gouvernement coïncident avec les périodes les plus dégoûtantes de l'histoires de la politique américaine moderne.
4. Mon bel amour, par Frédéric Poincelet
5.
Paul à la pêche, par Michel Rabagliati

Mentions spéciales :

+ Spirou et Fantasio : Les géants pétrifiés, par Yoann et Vehlman - enfin, une équipe qui sait faire des Spirou, et une belle collection pour donner la chance à des auteurs qui peuvent faire à nouveau quelque chose d'intelligent avec ces personnages.
+ Astonishing X-Men : Torn, par Joss Whedon et John Cassaday

Bon, ben c'était long... j'y ai pas mal passé la journée...

BONNE ANNÉE 2007 !!!

Jimmy