Thursday, January 24, 2008

La Presse abandonne la publication de strips


Voici une lettre que j'ai envoyé au quotidien la Presse, hier.

Bonjour,

Je me demande pour quelle raison vous avez décidé de remplacer votre section de bande dessinée par des jeux. Paresse ? Économie de bout de chandelle ? Départ d'un membre intelligent de votre équipe ? Quoi qu'il en soit, le message que ça envoit, c'est que La Presse se fait le reflet d'une société fanée, où l'esprit, l'art et le rêve cèdent toute la place à la culture du divertissement interactif, du banal passe-temps. On aurait souhaité un peu plus de résistance de votre part. Je me réjouissais de l'initiative de La Presse de publier des bandes dessinées québécoises. Cela réparait un peu la faute historique de nos quotidiens qui, depuis 1909, ont préféré la publication de strips d'importation bon marché plutôt que de participer à l'éclosion du talent d'ici (ce qui ne devrait pas être une faveur, mais une responsabilité). Je suis aujourd'hui très déçu.

Je vous fais part de ma profonde indignation.

Comme je regrette de ne pas être abonné à La Presse, je pourrais aujourd'hui résilier mon abonnement.

Jimmy Beaulieu

Je vous invite à faire de même (commentaires@lapresse.ca). Plus il y aura de protestation, plus nous contrebalanceront le pouvoir du "nombre continuellement croissant d’amateurs de jeux" (je cite leur gentille réponse).

J'ai oublié un argument important dans cette lettre : Ce changement représente aussi la démission de l'affect, qui est au coeur d'un strip quotidien réussi comme Peanuts, Mutts ou Paresse, au profit de la petite performance autocongratulatoire.

C'est très déprimant, tout ça.


J