Sunday, June 10, 2007

patatutorialle


Ola,

dernièrement, j'ai fait une jobbinne pour Soulières éditeur. Des dessins et des pages de bande dessinée pour Meurtre au salon du livre, de David Brodeur (qui devrait paraître en septembre 2007).

Dans les pages de bande dessinée, je devais condenser énormément d'information dans un espace restreint, et je n'avais pas dessiné depuis longtemps. Alors j'ai dû emprunter une méthode de travail assez traditionnelle pour y arriver (dans les délais avec le peu de temps dont je disposais). C'est bien parce que pour une fois, ça a laissé des traces de méthodes de travail.

Voici donc les étapes de distillage de trait qui ont été nécessaires pour ces pages. Normalement, je perds pas trop de temps en esquisses et crayonnés, mais là, ça s'imposait.





étape 1 : Esquisse : je saisis la première image qui me passe par la tête en lisant le texte. Dans 99% des cas, c'est la meilleure idée de cadrage que je peux trouver. Penser à mettre toutes les informations nécessaires en évitant autant que possible touttes les interférences (esthétisantes, entre autres). Voir à équilibrer les variations de plans (en évitant le tape-à-l'oeil) et une certaine fixité pour bien faire entrer le lecteur dans l'histoire.

étape 2 : Crayonné : je refais l'esquisse en essayant de préciser les anatomies, mettre tous les éléments sur le même plan et en perspective... hm... relative. Les images sont sculptées. Là, il faut faire laid par exprès pour se garder le plaisir du dessin à l'étape suivante.

étape 3 : Proppe : je passe les lignes au tamis à la table lumineuse, équivalent de l'encrage, mais toujours au plomb (2B ou 3B, au-dessus, le crayon ne dure pas 10 minutes avant que je ne l'ai aiguisé au complet). C'est la première étape où il faut vraiment dessiner. Si on s'est appliqué le moindrement sur une étape précédente, la planche sera immonde. Les personnages morts et mornes. Arkhe ! VIDANGES !

étape 4 : Ti-travail sur les contratses dans Photoshop. Il faut que le fond du papier soit bien blanc. Pour ça, je mets le contraste de mon écran à zéro, comme ça je vois toutes les ombres de gondolage de papier qui pourraient être reprises à l'impression. Je zigonne donc pas mal avec les courbes pour trouver le seuil idéal, qui rend la ligne punchy, et qui conserve un maximum de l'aspect velouté du trait tout en rendant le fond immaculé. Idéalement, mettre le lettrage en noir, contraste radical, pour qu'il n'y ait pas de pullotion de trame à marde à l'impression. Mais si on veut laisser les images et le lettrage sur le même fichier, il faut que la résolution soit au moins à 600 dpi, même si les images sont en ton de gris (sans quoi il n'y aura pas de trames, mais des inélégants escaliers). Ça va être un peu lourd, comme fichiers, mais les images vont être imprimées tip top.

Et voilà le travail.

Jimmy