Saturday, December 27, 2008

une maladie intéressante

Depuis une petite semaine, je tremblotte couché dans mon divan et j'ai des délires assez rigolos, comme : essayer de cracher tous les dévidoirs à scotch tape que j'ai dans la bouche (mais il y en a tellement...), paniquer comme un vrai fou à cause de lignes plus pâles dans la couche de neige qu'il y a sur le puits de lumière, dessiner des malfrats du XXIe siècle en respirant, essayer de transformer les personnages de That 70s Show en formes géométriques afin d'en faire un cube parfait, ce qui me permettrait éventuellement de respirer, sauf que j'oublie l'image mentale au fur et à mesure... enfin, ce genre de choses. Je ne sais pas si c'est un rhume normal ou un virus plus vicieux, que j'ai (eu), mais combiné avec mon asthme, c'est pas mal comique. J'ai passé les 48 premières heures avec l'impression de me noyer.

En tout cas, ça m'a fait une salutaire purge de toxines, ça m'a seuvré de milles dépendances poches (notamment au café), et comme je n'ai mangé que des clémentines et des bouts de pain, ça m'a fait perdre un peu d'excédent d'excédent de poids. Mais surtout, ça a coupé net la dépression dans laquelle j'étais en train de plonger. Je me sens presque d'attaque pour la suite des choses. Presque.

J

Sunday, December 21, 2008

pitié



J

Wednesday, December 17, 2008

avant ma puberté

(vous l'aurez voulu...)


Monday, December 15, 2008

Friday, December 12, 2008

Le grand défi


J'veux dire... pour moi, Inland Empire, c'est une comédie romantique. J'ai vu Einstuerzende Neubaten en show en 1991, c'était du bon pop. Un de mes auteurs de bande dessinée préférés, Benoît Joly, fait une ligne oblique sur une feuile de papier, et à mes yeux c'est limpide. Quand je veux quelque chose de VRAIMENT challenging, j'écoute le disque de noël des Carpenters. Mais hier, je suis allé au Centre Bell voir un match des Canadiens, et là, je dois avouer que je me suis senti VRAIMENT dépassé. C'était assez rigolo.

J

Tuesday, December 09, 2008

Friday, December 05, 2008

cowansville


Je l'annonce un peu tard, mais c'est comme ça : Demain, je serai à Cowansville pour leur Festival de la bande dessinée.

Nous y lancerons officiellement Une piquante petite brunette, recueil de strips d'Albert Chartier, en présence de Christiane Chartier, sa fille, tout ça dans le cadre d'une super expo d'originaux de Chartier que j'ai bien hâte de voir. C'est à 13h à la Galerie Rouge (126 rue Principale #102).

Alors si vous voulez venir me serrer la pince, me casser la gueule ou me tirer une balle dans la tête, c'est le temps (mais faites quand même attention de ne pas éclabousser les originaux avec mon sang) !

Après, à 15h, je serai à La bibliothèque municipale Gabrielle-Giroux-Bertrand
(171, rue Principale) avec Jean-Nicolas vallée (Par un fil, autre ragoûtante nouveauté) pour ce qui semble être une causerie à la bonne franquette.

J'apporterai quelques exemplaires de Demi-sommeil, s'il y a des intéressés... (à propos, vous pouvez maintenant acheter Demi-sommeil et les autres nouveaux colosses sur le site de Fichtre !)

À demain !

Jimmy

Thursday, December 04, 2008

beaulieuse


Hier, en revenant d'un aller-retour éclair à Québec pour faire poser mes pneus d'hiver, je suis aller boire un coup avec les copains. Il y avait un petit buzz au sujet d'une récente note de blog de Zviane. Elle restait énigmatique là-dessus. Végé (oui, nous avons trouvé ce génial nom de plume pour Vincent) m'a demandé «T'as pas été voir le blog de Zviane ?» «Pas depuis Expozine, non.» «Tu devrais y aller.»

À 3h15, de retour chez-moi, j'étais curieux de voir ladite page, mais trop claqué pour aller le faire dans l'atelier, je l'ai donc regardée sur mon tipode. Mon épouse a le sommeil fragile, et elle est en fin de session, j'ai dû tenter de contenir, avec toutes les misères du monde, le mastodontesque fou rire que la page en question a généré.

Chapeau, Zvi !

J

P.S. : Il faudrait faire un collectif «What if...» comme ça. «Et si Zviane était adéquiste ?» «Et si Luc Giard était amish ?» «Et si Bert était Québécois ?» «Et si Daniel Kox illustrait un scénario de David Turgeon ?»

Tuesday, December 02, 2008

point.


Expozine s'est bien passé. Rien d'aussi spectaculaire que les années précédentes, puisqu'on était mal placés, mais c'était bien quand même (merci à celles et ceux qui sont passé(e)s, c'est toujours formidable de vous voir --désolé si j'étais trop girouette, ma tendre épouse m'a fait remarquer que mes politesses étaient limite brouillon).

Pour la première fois depuis je ne saurais dire quand, je me retrouve sans un énorme travail à faire pour une échéance à l'imminence déraisonnable (le mariage, le Tantrum, le Chartier, l'histoire pour Delcourt, le départ à St-Malo, l'expo à St-Malo, Expozine, alouette...). Je sais pas trop comment on est censé vivre dans ces conditions. On travaille à notre rythme ? On regarde des films et on lit des livres ? On prend des marches à l'extérieur ? On voit nos amis ? On fait des enfants ? Enfin, c'est merveilleux.

Au programme des prochains mois : la suite des Malouins temporaires (avec pascal girard), la finalisation de Projet domiciliaire (!!!) en vue d'une publication papier, la suite de Ma voisine en maillot, une probable refonte de L'Automobiliste (avec Sébastien Trahan) et peut-être une collaboration avec David Turgeon (dans les faits, si je me connais un peu, cet ordre sera chamboulé).

Un courriel envoyé aujourd'hui par les 400 coups (à un nombre de destinataires qui m'est inconnu) a créé un certain vent d'affolement dans ma boîte de courriels, disant que Michel Viau assurait désormais la direction de la bande dessinée aux 400 coups, et par conséquent les collections ROTOR, [strips] et... mécanique générale. Bon.

En revenant de St-Malo, j'ai remis ma démission aux 400 coups, entre autres raisons parce que je veux dessiner davantage. Je ne voyais pas l'utilité d'en faire une annonce officielle, mais ce courriel m'oblige un peu à le faire afin de minimiser l'ampleur des rumeurs qui commencent à mousser. Au moment de l'annonce de ma démission, j'avais précisé que je souhaitais conserver la direction de mécanique générale, pour laquelle je continuerais à produire un titre ou deux par année, ou en tout cas, que je me réservais un droit de veto sur ce qui sera mis dans la collection. Le jeu du téléphone aidant, cette info a été un rien déformée (c'est ma faute, parce que je n'ai pas encore remis ma lettre de désmission officielle, ayant consacré mon mois de novembre à la confection des colosses pour Expozine). Bref, MG est toujours mon projet, mais les parutions vont au moins se raréfier.

Avec MG, j'ai l'impression d'avoir accompli --même trop, même mal-- une belle mission, d'avoir participé à la formation de plusieurs jeunes auteurs, et d'avoir sauvé de l'oubli quelques livres importants.

Tout celà dit, j'ai encore besoin de me retrancher et de réfléchir un TRÈS long moment à la question, et la bande dessinée aux 400 coups ne pourrait pas être en de meilleures mains que celles de Michel, qui va faire un EXCELLENT boulôt.

Désormais, mes rapports avec les gens du milieu ne seront plus biaisés, soit par des attentes, soit par de la flagornerie. Je vais faire comme tout le monde, m'occupper exclusivement de mon petit jardin, de ma petite carrière, et paradoxalement, j'aurai moins d'ennemis.

J

Thursday, November 27, 2008

expozine en fin de semaine

Expozine, c'est samedi et dimanche, 29 et 30 novembre 2008, de 12h à 18h, au 5035, rue Saint-Dominique [carte] (Église Saint-Enfant Jésus, entre Laurier et Saint-Joseph, près du métro Laurier). Entrée gratuite.

Il y aura une table 400 coups/mécanique générale ET une table colosse (oui, meussieu !) !!! Sauf pépin, nous aurons nos quatre nouveaux super colosses. (dont Demi-sommeil, ma nouveauté !!!)

Croyez-moi, c'est VRAIMENT un chouette évènement.



À samedi !

Bise aux filles,

Jimmy

Wednesday, November 26, 2008

le mal

J'me souviens plus trop quand j'ai fait ça, mais je dirais autour de Pâques 2003. C'était sur le vieux site MG (dans le temps de pastis), mais bien caché.

J




presque





Recherches de couverture pour le Chartier. Je suis finalement content de celle qu'on a fait, même si la fille sur la couve n'est pas la brunette en question.

J

Saturday, November 22, 2008

colosse x 4

La nouvelle fournée de colosses pour Expozine est à l'imprimerie ! Nous aurons --juste pour vous-- quatre petits livres exceptionnels, qui ne seront pas disponibles éternellement puisque les tirages sont limités. Visiteurs d'Expozine qui appréciez notre travail, mettez tout de suite 55$ de côté. Pour les autres, il y a toujours le site de Fichtre ! et quelques autres librairies québécoises sympathiques (qui accepteront nos impitoyables conditions) qui pourront faire la job, mais ne niaisez pas trop, parce que quand qu'y'en aura pu, y'en aura pu.

Mais trève de technicalités, parlons plutôt des livres.

  • (sans-titre), de pascal girard : Recueil de strips à l'aquarelle. De la comédie physique hyper-rythmée dans la veine de Chaplin, Keaton, Tati, etc.


  • La suite de Minerve, de David Turgeon : Foisonnant développement de l'univers interne de David jalonné dans les pages de Minerve. Feutré, composé, incongru, biscornu et drôlement inventif.



  • Demi-sommeil, de Jimmy Beaulieu : Recueil de dessins et de (plus ou moins) courtes bandes dessinées. Une partie de ce matériel a été vu sur internet, mais j'ai fait en sorte que même les lecteurs les plus assidus de la Chronique velue en aient pour leur cash. Ça poursuit la démarche «crème de carnets» entamée l'an dernier avec Appalaches, mais en plus bordélique. C'est curieux, c'est mielleux, c'est libidineux, c'est du Jimmy Beaulieu (har har har) !

D'autres nouvelles ? Les livres MG/400C de l'automne (que j'ai dirigé) : Par un fil, Tantrum, Ben : L'envers de la retraite et Une piquante petite brunette sont tous en librairie. Les réactions initiales sont très favorables.

Le Salon du livre de Montréal bat son plein, vous pouvez y rencontrer : Jean-Nicolas Vallée (Par un fil), Philippe Girard (Les ravins), Zviane (La plus jolie fin du monde), Francis Desharnais (Burquette), pascal girard (Paresse/Jeunauteur), Sébastien Trahan (Grande plaine IV) et plusieurs autres.

Sinon, il y a deux livres de Nicolas Langelier (que vous pouvez aussi aller rencontrer au Salon) qui viennent de sortir, pollués par mes sales pattes : Dix mille choses qui sont vraies (Les 400 coups, j'ai fait la couverture) et Quelque part au début du XXie siècle (La pastèque, j'y ai fait quatre dessins).

À bientôt,

Jimmy

Wednesday, November 19, 2008

Tuesday, November 18, 2008

Ça cogne des clous, ici d'dans...

Bon. Puisque que vous avez été trèèèèèèèèèès sages, voici, en grande primeur... retentissant roulement de tambour... la COUVERTURE de DEMI-SOMMEIL !



... mon nouveau livre (de dessins et de courtes bandes dessinées) tout en couleurs qui sera lancé à Expozine en même temps que quelques autres publications colossales !

J

Friday, November 14, 2008

Thursday, November 13, 2008

Pfff !


Cher journal. Aujourd'hui je suis déprimé et fatigué.

J

Wednesday, November 12, 2008

de l'air


Les travaux sur Demi-sommeil avancent bien. Je vous en reparlerai...

J

Tuesday, November 11, 2008

de l'eau


J'ai ressorti cette vieille technique à l'occasion du deuxième Conte à bulles, à St-Malo. J'avais fait le premier au crayon de couleurs et ça n'avait pas super bien été, alors qu'avec ces traits à l'aquarelle, c'était tip top et ça ne faisait pas mal à la main. Pourquoi je ne dessine plus comme ça ? C'est ben trop facile ! Tu fais n'importe quoi et c'est tout de suite habité. En plus, ça demande une installation fastidieuse, ça va trop vite et (donc) ça gaspille du papier, pis après, il faut nettoyer de pinceau (quelle horreur) ! Par contre, ça peut servir lors d'un prochain 24h de la bande dessinée...

J

Monday, November 10, 2008

Friday, November 07, 2008

le roc de gibraltar (y'a rien là)


Le projet Les malouins temporaires n'est pas fini, on va y revenir. Mais là, je travaille sur un colosse comme Appalaches pour Expozine (fin novembre). J'essaie de faire un peu de nouveau matériel pour ce petit livre, dont le titre sera Demi-sommeil. Il y aura quelques autres nouveaux colosses. Si vous aimez ce que mes amis et moi on fait, mettez des sous de côté pour Expozine. Ces nanotirages ne sont pas vraiment distribués autrement.
Aussi, j'ai pris une décision.

Et j'ai l'impression d'avoir rêvé ce beau mois d'octobre à St-Malo.

J

Tuesday, October 07, 2008

Les malouins temporaires

Allô,

pascal girard et moi sommes à St-Malo, en ce moment, dans le cadre d'une résidence organisée par le festival Quai des bulles. Pour l'occsion, nous avons créé un blog : Les malouins temporaires. Pour tout le mois d'octobre, c'est là que ça se passe.

Grosse gaffe, par contre, lorsque j'ai envoyé un mail de groupe pour annoncer cette nouvelle, j'ai stupidement laissé les adresses courriel visibles. Prière de ne pas les regarder et surtout ne pas les utiliser. Blame it on the jetlag.

Merci !

Jimmy 

Monday, October 06, 2008

n'ajustez pas votre appareil...

Allô,

pascal et moi sommes à peu près installés à St-Malo.

Tout le mois d'octobre, on devrait tenir un blog qui prépubliera au moins partiellement le livre que nous sommes venus faire (et autres probables satellites). On devrait être bientôt fixés là-dessus.

En attendant, je vous montre ce vieux machin que j'ai déterré avant de partir. Ça fait partie du tas de notes faites autour du projet avorté Les clichés volés (2002). Si ça vous intéresse, il y a plus de matériel autour de ce projet sur le site MG, dans ma section «voir mes images».

J

Wednesday, September 24, 2008

alice ?

Sur une planète ou il existe des interprétations visuelles d'Alice In Wonderland par Arthur Rackham et Barnaby Ward, on est en droit de se demander à quoi bon je pourrais bien m'y essayer. C'est des recherches pour le projet d'une amie. Je regrette de n'avoir pas pu me détacher plus que ça de l'interprétation de Disney (comme j'ai fait ça dans la salle d'attente de la clinique, je n'avais accès à aucune documentation, et mettons que mon expérience avec l'esthétique victorienne est... limitée). Mais il y a des dessins comiques dans le tas. En tout cas, ça ne veut pas dire que j'emboîte le pas à la petite mode d'adaptations de classiques littéraires qui sévit en ce moment dans le monde de la bande dessinée.

J

P.S. : en passant, SIXTEEN MILES TO MERRICKS, le premier livre de Barnaby Ward (que vous avez toutes et tous été enchanté(e)s de découvrir dans les pages de Formule 1 : BEARS + BEER, l'an dernier) vient de sortir, courez l'acheter, ça vaut le coup.

Monday, September 22, 2008

redevenir dessinateur


Allô,

je pars dans moins d'une semaine (dimanche le 28) passer le mois d'octobre à St-Malo, dans le cadre d'une petite résidence autour du festival Quai des bulles. J'y serai en compagnie de pascal girard. On va peut-être essayer de faire un livre ensemble, là-bas. On vous en reparle.

Avant de partir, je dois encore finir une grosse histoire de treize pages couleurs pour un collectif appellé Le tour du monde en bande dessinée, qui sera publié chez Delcourt. Il y a de grosses pointures impliquées dans ce projet, je suis intimidé. D'autant plus que je viens de passer la plus longue période que j'ai jamais passé sans pouvoir dessiner, parce que le livre de Chartier m'a englouti corps et âme depuis plusieurs mois (il est preeeeesque prêt à être envoyé à l'imprimerie), et il faut que je réapprenne la physicalité du dessin. Avant de se lancer dans du dessin «final» de bande dessinée, il faut au moins être capable de donner son strict minimum. Mais ça devrait aller. En tout cas, c'est l'fun, dessiner. J'ai aussi un petit contrat de dessin pour un jeu video à faire avant dimanche. Donc, si vous attendez après moi pour une raison ou une autre, ne paniquez pas, allez prendre une marche, une bière, l'être aimé comme il/elle n'a jamais été pris(e), tout va bien aller.

Sinon, Tantrum et Par un fil sont imprimés et ils sont BEAUX ! OUF ! Gens de goût, ruez-vous dessus dès qu'ils arriveront en librairie (c'est un ordre). Vous savez pas de quoi je parle ? Allez voir sur le site MG.

Enfin, côté jet set, Frédérik Peeters vient de lancer un blog de dessin de zombies célèbres qui est rigolo. Et ce matin, j'ai eu la flatteuse surprise de voir que le dessinateur américain Rob Ullman, dont j'ai découvert le travail il y a quelques années dans la pochette d'un merveilleux disque des Pernice Brothers, avait fait une entrée de blog à mon sujet. Allez-donc découvrir ses beaux dessins à lui (il a du goût en musique, en plus, le bougre). Et puis (demain/mardi/ce -- on sait jamais, à une heure du matin) soir, je vais peut-être aller voir Lewis Trondheim à l'atelier de David Turgeon (qui me remplace pour la session) au cégep du Vieux-Montréal. Mais vite-vite, parce que je sais pas du tout comment je vais faire tout ce que j'ai à faire cette semaine.

Argl.

Jimmy

P.S. : Un dessin de Rob Ullman :

Et un de Frédérik Peeters :

Wednesday, September 17, 2008

Tuesday, September 16, 2008

dix mille couvertures

journal d'une couve.

Je ne fais pas souvent de jobs de design. Je le fais pour les livres que je dirige parce que je sais ce que je veux, mais autrement, c'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup, et que j'aimerais développer hors du cadre de mes collections (je suis un amateur ; mes connaissances des logiciels dont je me sers sont limitées, mais je pense me débrouiller pas pire quand même).

Lors d'une réunion des 400 coups, je me suis presque imposé comme graphiste pour la couverture de ce livre parce que je suis très friand de ce qu'écrit Nicolas Langelier.

Mais ma première idée, c'était de faire juste du lettrage au crayon de couleur, comme sur Appalaches, proposition qui a étonné l'auteur et l'état major dans le mauvais sens.

À la demande générale, j'y suis donc allé d'un dessin et j'ai laissé tomber mes idées de lettrage, mais pour un livre de texte, un dessin trop explicite est nuisible. Alors ça prenait quelque chose d'un peu abstrait. L'idée des électroménagers a été bien reçue dès l'esquisse. Mais exécuter cette esquisse pour de vrai fut coton, parce que j'ai oublié comment dessiner, à travailler jour et nuit sur le Chartier depuis quelques mois, mais je suis arrivé à quelque chose de potable avec les silhouettes.

Dans un délire nocturne, j'ai fait deux propositions bizarrement aussi zen que bruyantes. Celle avec la bande ocre n'a plu à personne. J'essaie souvent de mettre des bandes de couleur dans mes couvertures, mais c'est toujours unanimement haï. OK, d'abord, je suis pourri avec les bandes. L'auteur m'a judicieusement rappelé à l'ordre en me demandant de retourner vers la sobriété de l'esquisse proposée, ça a donné ma version préférée, la 4e sur la liste. Mais l'état-major a pas mal trippé sur ma première propostion, alors en suivant les suggestions de l'auteur, ça a donné la 6e version. L'affaire fut ketchup et en route vers de nouvelles aventures.

J

Sunday, September 07, 2008

dans le texte

Allô,

vous trouverez aujourd'hui dans La presse un dossier assez intéressant sur les « nouveaux classiques », pour lequel on a été consulté, quelques membres du milieu et moi. J'étais flatté par l'invitation, et c'est un exercice très chouette à faire. Les résultats sont assez peu aburdes (à part ce célèbre livre de Rabaté, Ibiscus, dont tout le monde parle tout le temps, mais que je n'ai jamais vu ni lu, est-ce une version alternative botanophile d'Ibicus ?). Suivez les liens pour lire les top tens du « panel d'experts » et la synthèse d'Alexandre Vignault (dans laquelle on ne retrouve aucun des titres que j'ai mentionné parce que j'ai décidé de faire mon fin-finaud en étant subjectif). Pour mon top ten, par contre, je vous invite plutôt à le lire ci-dessous, parce qu'ils ont printé mon brouillon, et flushé l'intro (j'y étais trop bavard, pour faire changement, parce que selon la règle de Mark Twain, je n'ai jamais le temps de faire plus court). Voici donc mon texte dans le texte.



Cet exercice du palmarès est toujours plaisant à faire, malgré ce qu'on regrette de devoir exclure. Dans cette liste, ne vous étonnez pas de l'absence de monstres sacrés évidents comme Jimmy Corrigan, Maus, Journal d'un album, Ghost World, Watchmen, Paul à la pêche ou Persepolis. J'ai choisi de mettre l'objectivité de côté pour privilégier des titres que j'ai lu et relu avec un plaisir (mot que je suis tenté de mettre entre guillemets, puisqu'il ne s'agit pas nécessairement de plaisir hédoniste) croissant ; ou encore des livres qui m'ont profondément touché et/ou réveillé à un moment de ma vie où j'étais désabusé (en plus, que pourrais-je bien dire sur ces « chefs d'oeuvres officiels » qui n'ait déjà été mille fois répété ?). Je ne me permets pas de citer des livres dont j'ai dirigé la publication. Je ne fais pas non plus mention d'ouvrages inaccessibles comme le Tintin et son ti-gars, de Luc Giard. J'ai enfin évité d'inclure les séries comme Peanuts (même si je l'ai très à coeur), car ayant commencé en 1950 et conservé, grosso-modo, le même système jusqu'à sa fin en 1999, la mentionner serait une façon perverse d'interpréter la contrainte du « depuis 1980 » (idem pour Onésime, 1943-1998). Et je n'ai pas trouvé de bonne raison pour dompter mon penchant pour les unsung heroes. J'indique la version française des titres en langue originale étrangère.
  1. La jonque fantôme vue de l'orchestre, Jean-Claude Forest, Casterman, 1981. Son seul titre vaut à ce livre une place dans ce palmarès. Au large d'une côte non-identifiée, des cuirassés se réduisent en bouillie, Gaston, jeune fusiller marin, survit de justesse et décide de déserter. Il rencontre un vendeur ambulant de « fenêtres hygiéniques » et prend la route avec lui. Récit d'errance bourré de nuages, de brouillard, de pluie, de neige et d'autres intempéries rendues avec maestria et mélancolie par des orgies de hachures forestiennes, ce livre est inoubliable. Aussi vivement recommandé : Enfants, c'est l'hydragon qui passe, même auteur, même éditeur, 1984, que je préfère à La jonque les jours pairs (ils alternent, comme ça...).Tous deux ont été récemment réédités dans la collection « Classiques » de Casterman (avec, par malheur, des couvertures qui laissent à désirer). On les trouve aussi régulièrement dans les librairies d'occasion, parce que les gens ne sont pas intelligents.
  2. Journal (III), Fabrice Neaud, Ego comme X, 1999. Ce livre a plus de points en commun avec un char d'assaut qu'avec un Largo Winch. Approche ambitieuse, lyrique et analytique du désir inassouvi, ce livre semble aller jusqu'au bout de son obsession jusqu'à la catharsis, autant que ce genre de chose puisse être possible. Impressionnant spectacle de l'intelligence, condensé de solutions graphiques et narratives novatrices, autant qu'essai multiple (sur l'homosexualité, sur le médium utilisé, etc.), Journal (III) ne laisse pas son lecteur indemne. Le dessin résoud le problème de la rencontre improbable entre dessin réaliste précis et dessin émotionellement chargé, ce qu'on pourrait appeler un miracle. À ce titre, Neaud n'a aucun égal.
  3. La comète de Carthage (série Freddy Lombard), Yves Chaland & Yann Lepennetier, Les Humanoïdes associés, 1986. Tous les Freddy Lombard valent qu'on leur accorde au moins un bout de soirée, mais cet épisode est très spécial. Un puits de superbes trouvailles formelles qui, à la première lecture, n'attirent pas l'attention au point d'abîmer les coulissages sensuels du récit. Un exercice convaincant sur le pouvoir du non-dit (ou du non-montré). L'histoire, aussi belle et romantique qu'artificielle, n'est là que pour servir l'ambiance de fin du monde dans laquelle le lecteur se trouve plongé dès la première case. Tout ça en plus du dessin parfait et de l'humour caustique d'un Chaland en pleine forme. Les Humanoïdes associés viennent de publier une chouette réédition souple et abordable de la série Freddy Lombard en deux volumes, avec des couleurs plus justes que celles qu'on retrouvait dans les « luxueuses » oeuvres complètes de Chaland des années quatre-vingt-dix.
  4. Locas & Palomar City (séries) Gilbert & Jaime Hernandez, Seuil, 2005-2006 (ces livres sont des recueils de la série Love & Rockets, publiée aux États-unis depuis 1981 chez Fantagraphics). Oui, je mets la série au complet, et je mets le travail des deux frères à égalité, les dissocier, ou extraire un ou deux chapitres de ces longs fleuves narratifs parallèles serait malaisé. Love & Rockets est une sorte de soap-opera/saga familiale/Archie extrêmement brillant. Pour qu'une fiction fonctionne, un bon truc (c'est pas le seul) est de créer des personnages attachants. Mais les personnages des frères Hernandez sont si riches et incarnés qu'on en tombe littéralement amoureux (les lecteurs de Love & Rockets se disent presque toujours en amour avec de Maggie, qui est un peu le contraire physique de Jessica Simpson). Ils sont aussi maîtres dans l'art de l'ellipse-choc qui rend leurs récits très enlevents et fougueux malgré la relative quotidienneté du propos.
  5. Exit, Benoît Joly, Kami-Case, 1999 (publication originale à compte d'auteur en 1987) Ce livre a eu sur moi le même effet galvanisant que le jeu de Maurice Richard a pu avoir sur les québécois à la fin des années quarante. Il a orienté ma carrière. Première bande dessinée d'avant-garde québécoise avec laquelle j'ai été en contact alors que j'avais treize ans (et, encore à ce jour, la meilleure), Exit m'a fait comprendre la poésie. Rien de moins. À cet âge, on se rend compte avec regret que notre apprentissage de la vie, sans se figer complètement, ralentit beaucoup, et que le monde sera désormais saisissable, compréhensible, prosaïque, moche, banal et ennuyeux. Après la première lecture d'Exit, j'ai refermé le livre et je me suis dit : « Je n'ai rien compris, c'est fascinant, allez, je recommence. ». Ouf ! Sauvé.
  6. L'homme qui marche, Jiro Taniguchi, Casterman, 1995 (publication originale japonaise en 1992). Arrivé à une rare maîtrise de son médium, l'honorable vétéran Jiro Taniguchi raconte en ces pages le trajet qui amène un salaryman japonais de sa demeure jusqu'à son travail (et vice-versa) ainsi que les petites pauses qu'il se permet chemin faisant. Un livre avec une relation particulière au temps, qui rend caduque la nécessité d'efficacité qui faisait loi du temps des feuilletons hebdomadaire qu'on trouvait jadis dans les revues Tintin ou Spirou. Au moment de sa parution, ce livre n'avait pas grand précédent dans la francophonie, aussi a-t-il suscité, lui-aussi, plusieurs vocations. Je vois L'homme qui marche comme une espèce de post-it sur le réfrigérateur qui nous empêche d'oublier de vivre.
  7. Livret de phamille, Jean-Christophe Menu, L'association, 1995 (publication originale en feuilleton sous le nom de Mune comix chez Cornelius en 1993-1994). De tous les exercices diaristes français de la vague des années quatre-vingt-dix, voici celui vers lequel je retourne le plus souvent. Un recueil de notes crachées, grattées, amères sur la vie (surtout familiale) de l'auteur/éditeur. Il se détache du lot par son dédain du mignon et du mièvre sans pourtant se priver d'une saine dose d'affect.
  8. L'homme sans talent, Yoshiharu Tsuge, Ego comme X, 2004 (publication originale japonaise en 1987). Une réputation de « art spiegelman japonais » a précédé Tsuge avant qu'il ne soit publié en occident. On le décrivait comme un personnage énigmatique, un hermite farouchement désintéressé par la publication de son oeuvre à l'étranger. Les revues branchouilles françaises le proclamaient déjà comme un des auteurs primordiaux du neuvième art avant même qu'une seule page n'ait été traduite et publiée en français. C'est donc dans ce climat de hype suspecte et complètement boursoufflée qu'est paru en 2004 son premier livre traduit : L'homme sans talent, qu'on attendait bien sûr avec une brique pis un fanal. Mais un peu comme Maus, lorsqu'on le lit après avoir entendu des centaines de personnes délirer à son sujet, L'homme sans talent surprend par son pouvoir d'évocation dans l'humilité et l'économie de moyens. Et en plus, ce livre discret atteint une puissance équivalente à celle de Maus sans avoir recours à la moindre accroche spectaculaire. Ce qui donne raison, pour une fois, aux revues branchouilles. françaises !
  9. Faire semblant, c'est mentir, Dominique Goblet, L'association, 2007. Un autre livre autobiographique sur la famille, mais à la forme ouverte, aérienne, transparente, dont le souci pour la recherche plastique domine toute tentative d'homogénéité esthétique (celle qui fait les « bons produits culturels »). Preuve que le choix de raconter au « je » n'est pas toujours affaire de vanité, l'auteur donne l'impression d'avoir choisi de raconter son histoire directement, sans transposition, sans intérêt pour tout dispositif de séduction qui pourrait l'amener à tricher. Par pure hygiène de la sincérité. Par simple respect pour l'histoire qu'elle a « reçue ». Et quel beau livre !
  10. Jérôme d'Alphagraph, Nylso, FLBLB, 2002. On peut prendre cette série (qui compte aujourd'hui quatre volumes, si je tiens compte du jumelage des deux premiers tomes originalement publiés dans un autre format) comme un compte rendu des charmantes mésaventures déambulatoires de Jérôme, jeune libraire ingénu qui rêve de devenir écrivain, ou comme une poignante et bizarre cartographie du deuil. Le dessin de Nylso est un excellent exemple de ce que je considère comme un dessin de qualité : aussi riche que fragile, aussi spontané que savant, qui ne cherche à exhiber aucune virtuosité (que ce soit dans un contrôle factice et vain ou dans une surabondance du « travail là-dedans »), mais plutôt à consigner de précieux moments de vie.
Dans ce que les autres ont dit, il y a peut-être L'ascension du haut-Mal (ou L'ascenseur du Haut-mal), que je me dis que j'ai peut-être oublié. Ici même ferait également partie de ma liste, mais on nous a demandé des titres publiés depuis 1980.



Tout est vain, rien n'existe, je vous aime...

Jimmy

Wednesday, August 27, 2008

ferro-man

Le livre D'un quai à l'autre (Ouest France) est officiellement épuisé depuis hier, il sera pilonné (quelle horreur !) sous peu. Je récupère donc mes droits sur l'histoire de 2005 que voilà. Je ferai un jour un recueil d'histoires de commandes dont le titre sera : À VOS ORDRES !.






(j'ai refait les scans, c'est nettement mieux que dans le livre, non ?)
J