Le problème avec mon envie de faire de la bande dessinée de genre, c'est qu'elle est souvent assouvie par quelques dessins. On a tellement été biberonnés avec ce type de fiction qu'avec un seul dessin, on arrive à en raconter beaucoup. La personnalité des personnages est instantanément campée, ce qui se passe avant, après, et à l'épisode suivant et précédent peut facilement être imaginé (ou plutôt deviné) par le lecteur. Je lui passe la puck. Tout le monde connaît ces codes par coeur, et les tripoter, les réinventer, les métisser ou les prendre au second degré, ça fait longtemps que c'est plus drôle.
Ces dessins ne sont bien sûr que de très pâles copies des magnifiques et inspirantes couvertures de Sea Devils de Russ Heath (voir aussi Challegers of the Unknown). Je jonglais avec l'idée de faire de "L'aventure aquatique" un thème pour le deuxième numéro de Formule.
Ces temps-ci, je regarde juste des films de genre. Je suis dans une passe ben tannée du BCBG politiquement correct. J'ai une soif intarissable d'images bizarres. En plus, je fais de l'insomnie...
- Des Giallo, pour le style, l'architecture, les inspecteurs moustachus et la musique d'Ennio Morricone et compagnie (The Black Belly of the Tarantula, The Fifth Cord...),
- des films de science-fiction de l'ère atomique, pour une vision primitive, cauchemardesque et hystérique de la S-F, bien avant la surcodification du genre (blame it on Star Wars), et bien sûr pour le charme suranné et l'artisanat broche-à-foin (Invaders From Mars, Fantastic Voyage, The Beast From 20,000 Fathoms...)
- des Ray Harryhausen, parce que c'est bon pour la santé (mes préférés : Mysterious Island & First Men in the Moon),
- des films d'horreur érotico-mocheton de Jess Franco, Jean Rollin, etc. pour les ambiances, la parfaite marginalité, l'étrangeté et encore le style (Le Frisson des vampires, Female Vampire, She Killed in Ecstacy, Girl Slaves of Morgana LeFay...),
- des westerns fuckés (mais vraiment fuckés) (High Plains Drifter, n'importe quel Sam Peckinpah...)
- des Hitchcock et des Billy Wilder, aussi, pasque c'est l'été... (The 39 Steps, To Catch a Thief, Avanti! --et je devrais recevoir aujourd'hui Ace in the Hole que j'ai jamais vu ! yé !--)
- The Conversation, parce que David Turgeon arrête pas d'en parler (et il a bien raison, ça vaut le détour, je ne l'avais pas vu parce que je ne suis pas un fan des Godfather, mais ça c'est un bijou, avec une fin superbe).
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