Friday, September 29, 2006

jonathan veilleux


J'étais déjà un fan fini pour toujours et à jamais des pages de bande dessinée de Jonathan Veilleux. Les tribulations de caltor le morceau de jambon et ses amis sont un beaume hebdomadaire sur mon coeur.

Mais la semaine passée, houlala ! J'ai découvert son band All of your friends (suivez le lien et allez écouter ça, MAAAAAAAN !) !!!!!!!!!!!!!!!!!! Montréalaises, Montréalais, il faut qu'on aille toutes et tous écouter All of your friends le 11 octobre, à 21h à l'hémisphère gauche (221 Beaubien est), et il faut qu'on fasse beaucoup de bruit (là je vais avoir l'air ti-casse si je peux pas y aller).

J

Thursday, September 14, 2006

pépés


J'ai un nouveau livre de chevet, que je n'arrête pas de consulter compulsivement : Dear John, the Alex Toth doodle book. Luc Giard me l'avait mis de côté dans une librairie qu'on fréquente (Studio 9, coin St-Hubert/Rosemont), et j'étais bien content de le découvrir, ce petit livre paru quelques mois après la mort de Toth (non, ce n'est pas un truc opportuniste, il était annoncé avant sa mort). C'est le genre d'ouvrage qu'on voit trop rarement, miraculeux, qui regroupe des paquets de dessins libres, de la correspondance, des extraits de bande dessinée et toutes sortes d'expériences. J'ai hésité avant de le lire. Toth a projeté, pendant les dernières années de sa vie, une image de vieux grognon qui ne jurait que par Milton Caniff, et le milieu semblait déçu par sa personnalité aigrie. Mais au contraire, le Toth intime qu'on découvre dans les pages de ce livre est très attachant. Un artiste très drivé, capable d'auto-dérision, passionné par son art/métier, certes sévèrement critique face à la bande dessinée moderne, mais pas plus que moi. J'ai été agréablement surpris de découvrir qu'il était fan des excellents Rubber Blanket de David Mazzucchelli, et qu'il lisait Love & Rockets et la revue Drawn & Quarterly.

Toth est fascinant à lire, évoquant des anecdotes avec ses vieux copains Caniff et Frank Robbins, (qui devint aveugle avant de mourir) , pognant les nerfs à propos d'un lettreur qui travaille mal (le lettrage à la machine qu'on trouve de nos jours n'a pas dû aider sa santé), répétant sans cesse la citation du violoniste Isaac Stern : "Make it simple so you can't cheat". Pour lui, la simplicité et la lisibilité ne sont pas qu'un choix esthétique, c'est une éthique de vie.


Le livre est vraiment chouette à tenir, et à feuilleter dans tous les sens. La mise-en-page m'énerve un peu, par contre. C'est l'exemple même de la job de graphiste qui veut prendre toute la place alors qu'il devrait mettre en valeur les images publiées. On ne publie pas le roi du noir et blanc avec des petits dégradés photoshop dans les marges (qui empiètent sur les dessins ! Come on !) et des petites textures en dessous. L'extrême élégance du trait inimitable de Toth est ternie parce que scannée en grayscale (quand il n'y a pas de tons de gris, scannez en bitmap à 1200 dpi, les gars). C'est dommage, mais on ne peut pas demander la lune, apparemment. L'éditeur fait preuve d'aplomb en publiant ce livre, et je le félicite et le remercie malgré ces quelques défauts.

Je serai toujours impressionné par le travail des samuraïs de l'anatomie dessinée que sont Toth ou Paul Cuvelier, Robert McGinnis, Raymond Poïvet (cool site), Jean-Claude Forest (qui écrivait encore mieux qu'il ne dessinait), ou même René Follet et Paul Gillon (avant qu'il ne soit aussi violemment désservi par les couleur à l'ordinateur). Il n'y a pas que ces dessinateurs réalistes qui m'impressionnent, (il y a la catégorie Sempé, Ronald Searle, Ludwig Bemelmans (allez voir son fabuleux "Hotel splendide"), Miroslav Sasek, Jules Feiffer, Gus Bofa, Quentin Blake, Noel Sickles, MAAAAAN ! ... et on peut passer une vie à en découvrir d'autres (Russell Patterson ??!!!????!!!???) mais c'est une autre histoire.

J'veux dire, dans les années '30-'40, n'importe quel dessin (rarement signé) trouvé dans n'importe quel magazine vaut de l'or. Aujourd'hui, c'est pas moins bien, mais je trouve que ça n'a pas souvent le même niveau de draughtsmanship (c'est pas ce qu'on cherche non plus). Allez voir le site de mon ami Paul Giambarba : 100 years of illustration, dans lequel il répertorie des maîtres du dessin (il a eu l'étourderie de me mettre dans le tas, c'est un peu intimidant). Ce monsieur a fait les designs d'emballage de Polaroid de 1957 à 1977, il fait aujourd'hui des aquarelles absolument superbes.

Je me demande pourquoi il n'y a plus de dessinateurs réalistes de cette trempe, avec ce niveau de raffinement. Maintenant, je pense qu'on n'a juste plus le temps pour développer un coup de crayon/pinceau de cette classe. Aujourd'hui, on marche exclusivement à la stamina. Il y a aussi que pour eux, le dessin était un métier comme les autres. Aujourd'hui, on peut avoir l'impression d'être une nuisance dans la société, quand on fait nos petits dessins, tandis qu'à l'époque, les journeaux et magazines donnaient du boulot à profusion à ces artistes. Ça sert strictement à rien de se lamenter que c'était donc ben mieux avant, par contre. Je vais laisser ça à Seth et Richard Langlois. Les choses ont changé, on va essayer de faire de notre mieux dans le contexte, mais ces bonhommes demeurent une belle source d'inspiration (pas dans le sens qu'on va copier dessus, mais dans le sens qu'on va essayer fort fort d'atteindre leur cheville avant de mourir).

hasta !

J

Wednesday, September 13, 2006

HELP

J'ai jamais vraiment pris de drogue, mais quand mes amis me décrivaient la musique entendue "sous-influence", j'trouvais que ça ressemblait pas mal à ce que j'éprouvais en écoutant de la musique quand je dessine.

Il y a quelques disques qui m'ont aidé à passer à travers le sprint de fou dont je sors en ce moment pour la réédition de Quelques pelures.

THE ROOTS - Game Theory

Bon à en saigner des yeux.
8/10







PET SHOP BOYS - Fundamental

J'sais pas pourquoi les Pet Shop Boys sont ignorés de même. Leur dernier est un joyau de rage politique présentée avec leur trademark de stoïcité, de pince-sans-rire et d'exubérance disco. Quand on entend les choeurs angélique chanter tout-à-fait sérieusement "SUN, SEX, SIN, DEATH & DESTRUCTION", dans le bridge flamboyant de "The Sodom & Gommorah Show", c'est assez dur de résister. Leur pognage de nerfs au sujet de l'amitié Bush/Blair : "I'm With Stupid", est aussi hilarante qu'inquiétante. Tennant & Lowe posent toujours comme de grands artistes contemporains semi-loufoques, ils sont esthètes ultra-sensibles, fascinés par l'ennui, mélodistes, arrangeurs et producteurs de talent. Il ne faut pas oublier qu'il ont eu le goût impeccable de sortir Dusty Springfield de l'oubli en 1987, alors que les revivals fin de siècle n'allaient pas commencer avant dix ans (sauf pour un autre miracle de cette époque : Paul's Boutique). Le plus chouette, c'est que leur musique cache sa grande intelligence sous une couche de la musique la moins respectée au monde : le dance. Je les détestais quand j'avais 10-11 ans, mais aujourd'hui... COME OOOON !!! What's not to like ?
7/10

BEN LEE - Breathing Tornados

Bon, je triche, ce disque m'a surtout aidé (mais VRAIMENT AIDÉ) à finir Le moral des troupes, en 2004. Je sais pas ce qu'il a, il est magique. Très intimiste, pop, créatif, dynamique, galvanisant et apaisant à la fois. Et somptueusement naïf. Lee semble assez seul sur ce disque, il n'y a que sa voix (très belle là-dessus), les machines (très dépouillées) et de la guitare. Ça a un petit côté groupe cheap post-new-wave des années '80 qu'on était fier d'avoir découvert en vinyle importé, ce qui rend la musique parfaitement intemporelle, comme si on la connaissait depuis toujours ou si on l'avait déjà entendue en rêve. Il est paru en 1999, et sa pochette est de très loin la plus laide qu'il y a chez moi. Pour l'histoire, Lee a commencé sa carrière à peine post-pubère sur l'étiquette "Grand Royal". Son groupe punkeux de l'époque, Noise Addict est vraiment chouette et son premier disque solo "Grandpaw Would" (enregistré alors qu'il avait 14-15 ans en 1995) est un classique indéboulonnable que j'ai écouté des gabbazajilojillions de fois avec plaisir. J'ai cru remarquer qu'une de ses tounes passe souvent (avec plus d'un an de retard) à la radio commerciale ces temps-ci ("Catch My Disease"). Je suis vraiment content pour lui.
9,25/10

THE SMITHS - discographie

Oui, je fais partie de ceux qui ont eu la vie sauvée par les Smiths dans les années '80. Si ce n'était d'eux, je pense que le taux de suicide mondial aurait été doublé pendant cette décennie de la médiocrité. Bon, quand je pense aux années '80, je vois tout de suite des puits sans fin de corps mutilés par la torture, à moitié coulés dans le béton, lentement dévorés par des sangsues et tenus vivants par des implants en mélamine (avec des cheveux en pain sur la tête et des épaulettes)... et j'entends Michael Bolton, au loin... mais ça n'a pas été mieux par la suite, en fait. C'est une question de génération. Ceux qui, comme moi, ont été adolescents dans les années '80 se sont sentis libérés au début des anées '90 parce qu'ils ont arrêté de subir leur vie et ont pu en faire ce qu'ils voulaient en quittant le foyer familial et l'enfer de l'école secondaire (uuuurgh !). C'est pas la faute de la décennie mais de l'adolescence... Bush/Blair/Harper ne sont certainement pas mieux que Thatcher/Reagan/Trudeau/Mulroney. Et The Bachelor/Extreme Makeover est il mieux que Family Ties/Moonlighting ? Brrr ! De l'air, de l'air ! Au moins, aujourd'hui, on a encore les disques des Smiths pour nous sauver la vie. En plus ils sont pas chers.
9,75/10

CURVE - Cuckoo/Come Clean

Le monde qui découvre Curve sur le tard comparent toujours ça à Garbage. À ceux-ci je répondrais : Grabage est à Curve ce que les New Kids on the Block sont aux Beach Boys. Il y a chez eux toute une dimension abstraite et trouble qu'on ne retrouve pas chez Garbage. Leur mish-mash electro-trash-pop éthéré est plus sale, moins fait pour plaire. Ils ont ce petit quelque chose de plus, que j'appellerais pas vraiment du génie, mais de la justesse. Le problème, c'est que ceux qui ont copié sur eux ont terni l'image du genre, et ça peut sonner un peu quétaine à cause de ces copieurs. C'est arrivé à Lewis Trondheim, The Chemical Brothers et Quentin Tarantino, par exemple, mais faut pas pénaliser les artistes parce qu'ils sont pompés. J'ai une passe Curve une fois par année au moins. Quand il faut que ça opère, y'a pas beaucoup mieux. "Unreadable Communication" est la pièce qui me les a fait aimer pour toujours, et on ne se lasse pas de "Dirty High", "Beyond Reach", "Men Are From mars, Women Are From Venus", "Crystal", "Chinese Buirn", "Recovery", "Missing Link".... Ah oui ! Et la voix de Toni Halliday, c'est de la pornographie.
8/10